Les débuts de l'aviation


Les débuts de l'aviation

 

 

 CHRONIQUES   DE  LA  VIE  AERIENNE

  EN   RHÔNE-ALPES

 

 

LES DEBUTS DE L’AVIATION

 

 

 

vers 1504, Hugues Blériot, d'origine lyonnaise, en religion Frère Boromée à la Grande Chartreuse (Isère), expérimente sur une pente du massif de la Chartreuse, un engin planeur fait de toile et de bois.

 

au XVIIIème siècle, un nommé Croz, habitant le village du Tour (Haute-Savoie), fabrique «avec des palettes minces enveloppées avec des étoupes, attachées et superposées par un bout, formant un éventail», une étrange machine. Il s'élance dans le vide depuis le toit de sa maison, et se brise la cuisse après un atterrissage forcé.

 

30 septembre 1834, naissance à Lyon, 5ème de Louis Mouillard, précurseur de la théorie du vol plané.

 

1852, Michel Loup, ouvrier givordain et lyonnais fut le précurseur de l’aviation lyonnaise. A cette époque, il avait dessiné le premier projet français d’« aéroplane ». C’était une sorte de plan de glissement à profil d’oiseau, incorporant de part et d’autre de l’axe de déplacement, deux propulseurs quadripales emplumés et rotatifs que Loup nomma ses « ailes ». La machine reposait sur deux roues en tandem ou sur un train tricycle. Mais il resta muet sur la nature et l’emplacement de la machine motrice qui aurait pu insuffler aux deux « ailes » l’énergie indispensable. Dans une brochure publiée en 1853, et intitulée « Solution du problème de la locomotion aérienne », Michel Loup a décrit son propulseur. En 1869, Michel Loup prend la direction d’une société d'aviation qui vient de se créer.

 

1852, Louis-Charles Letur ou Leture déposa un brevet pour une machine volante à ailes battantes, munie d'un parachute. Les essais ne donnèrent guère de résultats. Le 27 juin 1854, à Londres, il fut grièvement blessé dans sa nouvelle tentative et mourut quelques jours plus tard.

 

1874, Jean-Désiré Sival-Laserve construisit un hélicoptère à 2 hélices dans l’atelier paternel, rue Saint Victorien à Villeurbanne (Rhône). Un dispositif permettait de déplacer le centre de gravité dans le but d’orienter la direction. En outre, le 12 août 1905, à l’âge de 79 ans, il exécutait sa première ascension en ballon libre à bord de l’« Arago », devenant ainsi le doyen de l’époque des aviateurs et aéronautes du Sud-Est.

 

Gabriel Voisin, né le 5 février 1880 à Belleville sur Saône (Rhône) et Charles Voisin, né le 12 juillet 1882 à Lyon 3ème, sont les pionniers de l'aviation française.

 

1882, Desportes et Noël, envisagèrent de construire une « maquette à ailes battantes », c’est à dire un « ornithoptère » mû par une petite machine à vapeur. Un manque évident de finance et de technique les arrêta dans leur ambition.

 

1896, Victor Helfenbein été l’un des fondateurs de l’Union Aéronautique du IIIème arrondissement de Lyon, qui deux ans plus tard, devint l’Aéro-club du Rhône.

 

1896, Maurice Colliex, un lyonnais, débute ses premières glissades aériennes sur le plateau de Retord dans les monts du Bugey (Ain).  En 1903, il les poursuit dans la région lyonnaise.

 

3 janvier 1901, à l’initiative de l’Association des Anciens élèves de l’Ecole Centrale de Lyon, a lieu une causerie sur ‘la navigation aérienne par l’aviation’ par Antonin Boulade, Président de la Section Lyonnaise de l’Aéronautique-club de France.

 

1901, à la demande de la Société Naturelle de la Savoie, un Ingénieur des Arts et Métiers donne à Chambéry une conférence sur l'Aviation.

 

L’activité aérostatique déployée par l’Aéro-club du Rhône lui permet d’avoir la volonté de développer l’aéronautique sous toutes ses formes. Ainsi, sont organisées, des conférences sur l’aviation, et la diffusion d’un bulletin d’information aéronautique :

le 21 novembre 1903, suite aux grandes fêtes du Parc Aérostatique de Villeurbanne, deux conférences ont lieu au Palais Saint Pierre à Lyon. Devant un amphithéâtre comble, Edouard Surcouf, ingénieur constructeur d’aérostats, et le Commandant Paul Renard, sous-directeur de l’Etablissement central d’aérostation miliaire de Chalais-Meudon, présentent un exposé sur le thème de l’aérostation militaire. ;

le 17 janvier 1904, le Capitaine Ferber tient une conférence sur l’aviation au Palais de la Bourse à Lyon devant 600 personnes. Cette conférence déjà faite à Paris et qui devait l’être dans toutes les grandes villes de France devait permettre au Capitaine Ferber de former un courant d’opinion capable de lui faire obtenir, pour continuer ses travaux, une subvention de l’Etat. Jusqu’à ce moment, le gouvernement, sceptique, lui avait refusé toute subside. La conférence n’était pas achevée qu’il vit bondir sur l’estrade un jeune homme à l’œil vif et intelligent qui lui dit : « Mon Capitaine, j’ai compris votre enseignement, je veux me consacrer à l’aviation ! ». Le lendemain, ce jeune homme partait pour Paris où le Colonel Renard devait le présenter à M. Archdeacon, riche amateur qui, dans de vastes ateliers, faisait mettre à exécution les conceptions du Capitaine Ferber. M. Archdeacon reçut froidement le néophyte. Son personnel était complet et le pauvre garçon quittait, navré, la maison où il était entré plein d’enthousiasme. A la porte, il trouve une voiture automobile en panne. La remettre en action fut pour lui l’affaire d’un tour de main et M. Archdeacon, témoin d’un acte si habile, prit en surnombre, dans ses ateliers, l’adroit mécanicien. C’était Gabriel Voisin.

 

Anatole Berger d’Ecully ne se contente pas de concevoir des appareils, mais de pouvoir les matérialiser et les construire. Après des expériences, en décembre 1903 et février 1904, au Col de Pavezin dans la Loire, à partir de planeur du type Chanute, Anatole Berger se rapproche de Lyon.

La presse de l’époque témoigne : « Le 6 février 1905, sur la colline de Bel Air, entre Francheville et Craponne, dominant la vallée de l'Yzeron, à partir d’un ingénieux dispositif, M. Anatole Berger, inventeur lyonnais d’un aéroplane, voulut ce jour-là faire un essai de vol avec son prototype. Formée de deux ailes accolées par leur base, la voilure soutenue par une armature en bambou avait une surface de 8 m². Un simple trapèze suspendu à l’appareil était destiné à soutenir l'aviateur.

Ce dispositif consistait en un rail métallique aérien formé d’un fer en « T » renversé de 18 mètres de long, installé sur la pente de la colline et incliné en ligne droite de 45° sur l’horizontale. Le rail était supporté par des piliers de bois. En haut de la voie se trouvait la plate-forme de départ soutenue par un échafaudage. Pour se lancer, l’appareil est accroché à l’extrémité du rail aérien par un dispositif de roulement à billes.

Le pilote, M. Gardey, se place sur son trapèze, tenant en main un système de cordes qui devaient permettre, en manœuvrant les ailes comme des voiles, de garder un certain équilibre.
Au signal donné, l’aide qui retenait l’aéroplane et son conducteur laissait glisser le tout le long du rail incliné et parvenu à son extrémité l’appareil devait sur sa lancée continuer librement sa course et planer.

Le dimanche 5 juin, un essai se réalise sans pilote : un sac chargé de sable avait été attaché sous l’appareil qui prit ainsi son vol. Le sac se détacha et tomba, aussitôt rejoint par l’aéroplane. L’insuccès de cette expérience à vide aurait du conseiller la prudence, il n’en fût rien. Dès le lendemain, M. Gardey, jeune mécanicien de 19 ans, au service de M. Berger s’installa sur l’appareil. Le départ fut donné, parvenu au bout du rail, l’appareil parut planer un instant. Alors une brusque embardée précipita au sol l’aéroplane, 20 mètre plus bas…
Heureusement la voilure enraya un peu la chute, et M. Gardey s’en sortit avec un talon brisé et deux blessures à la tête. M. Berger qui assistait à l’accident en fût très ému. Il se précipita au secours de son collaborateur qui reçut ainsi les premiers soins à la Table de Pierre. De là, il fût transporté à l’hôtel Dieu de Lyon. Après 40 jours d’hospitalisation, M. Gardey, non découragé, se proposa de recommencer l’expérience, mais M. Berger ne le lui permit pas »
.

 

mi-octobre 1905,  à  Amphion (Haute-Savoie), sur le chantier de canots automobiles du mécanicien thononais François Celle, Gabriel Voisin en présence de Louis Blériot, doit procéder à des essais pour décoller son planeur. Tracté par le canot automobile d'un riche banquier de Lausanne, le planeur ne réussit pas à s'élever par suite de manque de puissance du canot et par une surface trop agitée du lac.

 

l’Aéro-club du Rhône  (ACR) est né, en avril 1906, d’une scission entre le Comité de l’Aéro-club de France à Paris et le Comité de la section de Lyon appelé ‘Aéronautique Club de France, section de Lyon’. L’Aéro-club du Rhône devient société indépendante, affilée en 1908 à l’Aéro-club de France.

 

en 1906, l’Aéro-Club du Rhône, qui développait déjà une activité d’aérostation, décida de promouvoir l’aviation, en créant une «section aviation» qui regrouperait une demi-douzaine de lyonnais constructeurs d’aéroplanes, afin de leur permettre de poursuivre leurs expérimentations.

Afin d’organiser au mieux, la promotion et l’action du développement aéronautique au sein de l’Aéro-club du Rhône, un bulletin mensuel interne, à l’image de la revue L’Aérophile, organe de l’Aéro-club de France, est créé. Le premier numéro de 'L’Aéro-Revue', revue illustrée de la navigation aérienne paraît en janvier 1907. C’est l’un des tous premiers organes de presse au monde concernant l’aéronautique.

Edmond Seux, secrétaire de cette « section aviation », souhaitait développer l’idée de créer à Lyon un aérodrome. Un terrain fut trouvé à Parilly pour une location annuelle de 50 francs. L’installation des infrastructures désirées fut estimée à 4.000 Francs. Ce projet, jugé trop cher, fut abandonné. L’atelier de construction d’aéroplanes d’Edmond Seux, situé 3 avenue du Grand Camp à Villeurbanne, était à moins de 100 mètres du terrain de manœuvres des troupes de la garnison de Lyon. Il obtint du Général Brunet, Gouverneur militaire de la place forte de Lyon, l’autorisation d’expérimenter ses aéroplanes sur le terrain militaire du Grand Camp, en dehors des heures de manœuvres, c’est à dire avant 5 heures du matin ou le soir après 16 h 30. Le public n’était pas admis sur le terrain (ce terrain militaire du Grand Camp se situait à Villeurbanne à l’emplacement de l’actuel Campus universitaire de La Doua).

Le 15 mai 1907, Edmond Seux procéda aux essais de son aéroplane, mais les résultats ne furent pas concluants.

  

février 1908, Félix Monin, fabricant de phares automobiles à acétylène à Lyon, invente un appareil volant qu'il nomme 'Gyroptère'. Début 1909, Monsieur Monin fait construire par l’ingénieur Mieusset un hélicoptère comportant deux groupes sustentateurs à axe vertical distants de 1,5 m, de diamètre différent et tournant en sens inverse.

 

1908, Georges Winckler, âgé de 14 ans, vole sur planeur, type Lilienthal, qu'il a construit avec des amis. Devenu, Ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale Lyonnaise, il invente un stabilisateur automatique qui est présenté et médaillé à l’Exposition des Inventeurs de Lyon en 1911.  

 

1908, Roesch Père et Fils, ces Lyonnais, tous deux membres actifs de l’Aéro-club du Rhône, ont construit dans leur atelier du quartier du Grand Camp à Villeurbanne, un aéroplane de 50 m2 de surface. Puis passèrent du monoplan au biplan. L’appareil fut d’abord muni d’une hélice, puis de deux : l’une propulsive et l’autre tractive. Le moteur était un moteur spécial de 50 cv à 12 cylindres en V, prêté par Marius Berliet. Après quelques vols, ils vendirent leur appareil.

 

1908, Louis, Marie Galvin, jeune ingénieur, mit au point sur le terrain du Grand Camp à Villeurbanne, puis à Bron, un petit biplan à fuselage de 7 m2 d'envergure, muni d'un moteur Anzani de 25 cv. L'appareil se contenta de voleter. Galvin se lança, alors, dans la construction d'un bateau-glisseur à hélice aérienne destiné à la navigation sur le Rhône.

 

7 janvier 1909, Ferdinand Ferber est le premier breveté pilote d'avion du département Rhône sous le n°5 bis le 7 janvier 1909, suivi de Maurice Colliex n°85 le 10 juin 1910, de François Parent n°189 le 20 août 1910, de Louis Baillod n°236 le 4 octobre 1910, de Léon Derny n°254 le 4 octobre 1910 et d'Albert Kimmerling n°291 le 19 octobre 1910.

 

mai 1909, Claude Givaudan construit divers prototypes de conception originale, mais qui ne volèrent pas véritablement (brevet d’invention n° 398943 du 29 janvier 1909). Leur moteur était aussi de la conception de l’inventeur. Ces matériels étaient construits aux usines Vermorel de Villefranche-sur-Saône. Ne disposant pas de terrains d’envol, l’inventeur essaie son appareil dans une prairie des bords de Saône et, s’il parvient à faire rouler ou virer son invention, il ne peut lui faire quitter le sol.

 

parmi les constructeurs et aviateurs qui utilisèrent ce champ d’expérimentation, on pourra retenir : Roesch et Seux en août 1909, Morel et Gibert en juin 1910, Berthaud en juillet 1910, Paira en août 1910,  Guerre en juin 1911 et Baillod en octobre 1911.

 

c’est dans un hangar en planches, assez vaste et soigneusement équipé, situé entre la rue de Bruxelles et la route de Vaulx en Velin, dans le quartier de La Doua à Villeurbanne, qu’Armand Zipfel créa «Les Ateliers d’Aviation du Sud-Est». Dès le début de 1908, Zipfel débuta la construction d’un biplan sur une base d’un appareil Voisin-Delagrange. La première sortie de son appareil eut lieu sur le terrain militaire du Grand Camp, le 19 novembre 1908. Son ami Colliex, breveté pilote n°85 en date du 10 juin 1910, qui travaillait avec les frères Voisin, mit son expérience à profit pour la mise au point de l’appareil. Ce ne fut que les 24 et 26 novembre 1908, qu’Armand Zipfel concrétisa son rêve d’être le premier lyonnais à voler dans la région, sur un aéroplane muni d’un moteur.

 

créée à Lyon, le 31 mai 1909, par le mécanicien Victor Gérard, unique actionnaire, la Société d'Aviation, au capital de 50.000 francs, semble avoir disparue au printemps 1910. Ce capital était représenté seulement « par l’expérience personnelle et les plans de l'aéroplane Gérard ».

 

25 août 1909, Marcel Leyat fait voler un planeur sur le terrain du Plot Jalay, à proximité de Mollières, au sud de Die (Drôme).

 

novembre 1909, le Musée d’histoire naturelle de Lyon, dit Musée Guimet, situé à proximité du Parc de la Tête d’Or, accueillait dans une de ses salles, une exposition temporaire consacrée à l’aviation. Il s’agit, très probablement, de la première manifestation de la curiosité lyonnaise dans le domaine de l’air. C’est une présentation d’appareils hétéroclites dont aucun ne prit l’air, l’imagination y primait toute connaissance aérodynamique, seule l’originalité des formes semblait avoir été recherchée. La quantité des appareils exposés prouvait toutefois combien d’inventeurs s’intéressaient à la question. Mathieu Varille présenta sa conférence ‘Les Etapes de l’Aviation’, le 12 décembre 1909 à Lyon.

 

1909, Edouard Vermotrel fonde l’Aéro-club du Beaujolais à Villefranche sur Saône (Rhône).

 

1909, création de l'Aéro-club des Alpes à Grenoble (Isère).

 

1909, des premiers vols d'aéroplane sur un terrain privé à Méons (Loire), près de Saint Etienne.

 

Alors que se développaient en France des champs d’expérimentation d’aviation à Issy les Moulineaux dans la région parisienne, à Reims et à Châlons sur Marne en Champagne, et au camp d’Auvours, de nombreuses villes de province organisaient des journées ou meetings d’aviation. A l’automne 1909, le Comité d’Encouragement et de Développement de l’Aviation présidé, par Monsieur Rota, et dont le siège social se situait, 98 rue de l’Hôtel de Ville à Lyon, adressait une demande aux autorités militaires, en vue d’organiser une semaine d’aviation sur le terrain du Grand Camp. L’Aéroclub du Rhône avec pour Président Monsieur Antonin Boulade, et soutenu par le Maire de Lyon Edouard Herriot, adressait une demande similaire. Le Gouverneur militaire de la Garnison de Lyon répondit qu’il n’est pas possible de donner une suite favorable à cette demande, compte tenu de la nécessité de l’instruction quotidienne des troupes de cavalerie. Il précisait que le terrain de manœuvres n’était pas adapté à recevoir un nombreux public lors d’une manifestation, et estimait que le terrain était trop restreint pour le vol simultané de plusieurs appareils.

 

janvier 1910, dans la Loire, accident de l'aéroplane « Metalloplan » construit par Mazoyer père

 

1910, Raymond de Montgolfier expérimente sur le lac de Paladru (Isère) un aéronef de sa conception, le R de M 1. Deux autres appareils suivirent, le dernier construit en 1914 était de réalisation très moderne pour l'époque.

 

Edouard Herriot, Maire de Lyon, sollicite son collègue Jules Grandclément, Maire de Villeurbanne, afin d'organiser une fête d'aviation avec la participation de l'Aéro-club du Rhône et l'Automobile-club du Rhône. Un terrain, d'environ 5 hectares, est loué à Villeurbanne, dans les quartiers de Bel Air, les Brosses, la Poudrette, pour une somme de 35.000 francs.  Il est délimité, au nord par la voie ferrée de la Compagnie du Chemin de fer de l'Est de Lyon, à l'est par le chemin de la Poudrette, au sud par la route de Genas et à l'ouest par la ceinture de fortifications. De nos jours, le centre de ce terrain se situerait sur le stade Séverine.

 

cette fête d'aviation qui prend le nom de «Lyon Aviation» ou «Grande Semaine d'Aviation de Lyon» se déroulera du 7 au 16 mai 1910. On attend 100.000 spectateurs. Autour de la ferme de Bel Air, qui se situe au centre du champ d'aviation, est aménagée une piste. En bordure de celle-ci sont édifiés des hangars pour les aéroplanes, des tribunes avec 5 buffets et 7 buvettes pour les visiteurs et des garages pour les automobiles. Cette manifestation est desservie par les lignes ordinaires de tramways à fréquence renforcée, mais aussi par 3 lignes temporaires depuis le centre-ville. Le service d'ordre est assuré par les Gardiens de la Paix et le 158ème Régiment de Ligne.

A l'approche de la manifestation, la liesse populaire s'enflamme : la ville de Lyon est pavoisée, des fêtes nautiques sur la Saône sont organisées, des cartes postales avec montage représentant les avions en vol sont éditées et oblitérées au bureau postal temporaire, etc...

La Grande Semaine d'Aviation de Lyon est dotée de 200.000 francs de prix.  Sur 15 pilotes engagés, 8 seulement participeront : René Metrot sur biplan Voisin, Charles Van den Born sur biplan Farman, Hubert Latham sur monoplan Antoinette, Léon Molon sur monoplan Blériot, Georges Legagneux sur biplan Sommer, Louis Paulhan sur biplan Farman, Robert Mignot sur biplan Voisin et Géo Chavez sur biplan Farman. D'autres participeront peu ou pas du tout : Hauvette-Michelin sur monoplan Antoinette qui trouvera la mort lors de cette manifestation, Emile Dubonnet sur Tellier, Howard Harding sur monoplan Jap, Maurice Nogues sur biplan Voisin, José Luis Sanchez-Besa sur biplan Sanchez.

Les conditions météorologiques furent assez mauvaises : 3 jours de pluie, dans la nuit du 11 au 12 mai, ce fut une véritable tempête avec un vent de 140 km/h qui causa de graves dégâts aux installations. Néanmoins, cette manifestation eut un grand succès populaire.

Fort de ce succès populaire pour l’aviation, les milieux financiers lyonnais prirent des contacts locaux à Irigny en bordure du Rhône, à Grenay en bord de Saône et à Décines au Grand Large sur le canal de Jonage. Ils souhaitaient créer des parcs d’attractions à partir d’animations terrestres (manèges, attractions foraines, fanfares et harmonies, guinguettes), des animations aériennes (présentation en vol d’appareils) et fluviales (attractions nautiques, aviron).

 

13 mai 1910, lors de la Grande Semaine d'Aviation de Lyon, Jules Hauvette-Michelin, à bord d'un monoplan Antoinette, décède accidentellement. Il est la 7ème victime de l'aviation.

 

l’heureuse idée de créer à Bron, une Ecole d’Aviation fut émise pour la première fois par Monsieur Amédée Bouchet de Fareins au banquet qui réunit à Yzeron, les organisateurs de la Grande Semaine d’Aviation de Lyon.  Monsieur Amédée Bouchet de Fareins, Administrateur délégué de la Société Régionale de Banque et de Crédit de Lyon, prend contact, en juin 1910, avec Monsieur le Maire de Bron. Il lui propose de louer 40 à 50 hectares de terrain sur la commune de Bron, en vue de l'installation d'un champ d'aviation. Un Comité, présidé par Monsieur Michel Lacroix, adjoint au Maire de Bron, comprit rapidement que des terrains à faible rendement agricole, pouvaient être rassemblés à peu de frais, avec extension possible, pour former une aire d’aviation. Au cours de l’été 1910, des contacts sont pris avec des propriétaires de Bron afin d’obtenir une promesse de location de leurs terrains pour une période de douze ans.

 

juillet 1910, Armand Dufaux réalise sur le terrain de Viry (Haute-Savoie ) un vol en aéroplane de 31 minutes en 18 tours de piste.

 

14 août 1910, le terrain d'aviation de Viry, près de Saint Julien en Genevois (Haute-Savoie) est inauguré lors d'une fête aérienne organisée par la Société anonyme de l'aérodrome de Viry. A l'initiative de l'Aéro-club Genevois, une école de pilotage est créée sur le terrain. Elle est dirigée par le pilote suisse Emile Taddeoli. L'aérodrome de Genève-Cointrin ne sera ouvert à la circulation aérienne qu'en septembre 1920.

 

sur les recommandations de Roger Sommer, au cours de l'été 1910, est créée l'Ecole Nationale d'Aviation à Bron (société anonyme au capital de 200.000 francs). Son Conseil d'Administration désigne, à sa tête, Monsieur Antonin Boulade, Président de l'Aéroclub du Rhône.

 

28 septembre 1910, Monsieur Bouchet de Fareins, Administrateur de l'Ecole Nationale d'Aviation, informe Monsieur le Maire de Bron du projet de réaliser «sur le terrain de votre commune, en avant des glacis du fort de Bron, sur des terrains affermés et compris entre la route nationale n°6 de Paris à Chambéry, le chemin vicinal ordinaire de Saint Priest à Vaulx en Velin et les chemins vicinaux ordinaires n° 6 du Chêne, n° 15 dit de Saint Jean, un champ d'expérience d'aviation et d'y élever des hangars, tribunes, clôtures, etc...».

Sur 75 hectares de terrains agricoles, une ligne droite d'environ 1.200 mètres est aménagée pour les évolutions des aéroplanes. Quelques hangars en bois sont édifiés pour abriter les aéroplanes.

 

octobre 1910, Antonin Proton,  tente  de s’élever de terre, à bord d’un monoplan de sa fabrication, depuis la rive droite de la Saône, face au village de Beaurgard (Ain).

 

20 octobre 1910, Monsieur Dalphin, maire de Loyettes (Ain), donne à bail à Messieurs Dufour et Eparvier, un terrain au lieu-dit 'La Mière’ en vue 'd'essais d'aviation'. Le 16 octobre 1911, sur ce terrain est installé par M. Demaille, l'Ecole pratique d'Aviation du Sud-Est à Loyettes- Aviation

 

1910, deux ingénieurs de la 'maison d'aviation de Dion-Bouton' proposent l'installation d'une école d'aviation au Polygone militaire de Valence. Ce projet n'aboutit pas.

           

L'inauguration officielle du champ d'aviation de Bron a lieu les 12 et 13 novembre 1910 en présence de nombreuses personnalités, dont le fameux constructeur d'aéroplanes Roger Sommer. A cette occasion, Roger Sommer, fait la présentation de son tout nouvel aéroplane. Il est l’initiateur de la création de l’Ecole Nationale d’Aviation de Bron. Il créa sa première école de pilotage, début 1910, à Douzy dans les Ardennes, en mars à Châlons sur Marne, en novembre à Bron et l’année suivante à La Vidamée, près de Chantilly, dans la région parisienne. A cette occasion, de nombreuses présentations d'aéroplanes eurent lieu.                                                                                                                                   

à ses débuts, l’Ecole Nationale d’Aviation de Bron était dirigée par Monsieur Léon Cheuret, breveté pilote sous le n°62 en date du 2 mai 1910, alors qu’Albert Kimmerling, breveté pilote  n°291 du 19 octobre 1910, assurait les fonctions de chef-pilote. Fin 1912, après le départ de Kimmerling, Louis Plantier, brevet n°1010 du 6 septembre 1912, avec la collaboration de l'ingénieur Parent, assure la direction de l'Ecole ; Henri Bille, brevet n°205 du 29 août 1910, sera nommé chef-pilote. A ses débuts, l'école disposait de quatre ou cinq appareils du type Henry Farman, Sommer ou Voisin, puis d'autres appareils apparurent tels qu'un ou deux Blériot, l'avion d'Audenis-Jacob dont les premiers vols auront lieu au printemps 1912, l'avion original de Pischoff, le monoplan 'Oiseau bleu' construit par Raymond de Montgolfier et piloté par Janvier.

 

vers 1910, essai d'aile volante par Magnard à Vizille (Isère).

 

11 février 1911, Kimmerling accomplissait le premier vol régional, avec un but déterminé à l’avance, en réalisant le trajet de Bron à Ruy-Montceau (Isère), soit une distance de 40 kilomètres qui est parcourue en 30 minutes. Lionel Cottin, Maire et conseiller d'arrondissement de Ruy-Montceau, près de Bourgoin (Isère), a été en 1908 le premier employeur de Kimmerling. Il décide de préparer avec Kimmerling le premier vol déterminé à l'avance. La chapelle de Montceau domine la vaste plaine qui s'étend, sans accident de relief, depuis Bron. Kimmerling s'envole de Bron, en fin de matinée, sur un avion Sommer de 12,50 mètres de long et d'un poids de 400 kg. Le lieu d'atterrissage, ayant été balisé par un feu de foin mouillé qui dégage une forte fumée noire, est visible de loin. Il y a foule quand l'avion apparaît puis se pose sans problème au bout du champ vers 11 heures. De nombreux lyonnais suivirent en automobile ce vol. Des témoins de ce vol, nous ont confirmé que les hommes dans les champs se découvraient et les femmes se signaient à la vue d'un aéroplane qu’ils voyaient pour la première fois dans les airs.                                                                                          

 

un entraînement intensif des pilotes était nécessaire pour rester en contact avec les contraintes dues aux manœuvres des unités de l’Armée de Terre. C’est ainsi que Kimmerling participe, le 22 février 1911, aux manœuvres de la garnison de Lyon, avec un passager, le Lieutenant Jacquet.  C’était la première fois dans la région, qu’un aéroplane participait à des manœuvres militaires.

 

dans les jours qui suivirent l’inauguration de l’Ecole Nationale d’Aviation de Bron, le colonel Hirschauer, commandant les troupes d’aéronautique militaire à Versailles, accompagné du capitaine Etévé, visite les terrains qui pourraient convenir à l’installation d’une école militaire d’aviation dans le sud-est de la France. Par courrier du 23 février 1911, le Maire de Lyon informait Monsieur le Préfet du Rhône que le Ministre de la Guerre envisageait la création d’un aérodrome militaire dans la région lyonnaise, à Bron, par exemple.

 

26 et 28 février 1911, l'équipe de foot-ball de l'Union Sportive Chambérienne (Savoie) organise une exhibition aérienne avec le pilote Pierre Béard, brevet n°276 du 8 octobre 1910, originaire de la région de Belley (Ain). La démonstration prévue au Champ de Mars de Chambéry est finalement déplacée au terrain de manœuvres militaires de Challes les Eaux.

 

mai 1911, à l'initiative de l'Avio-Club de Grenoble, une manifestation aérienne a lieu du 6 au 8 mai 1911 sur le terrain du polygone d'artillerie de Grenoble, une première dans le département de l'Isère.  A cette manifestation participent les aviateurs : Albert Kimmerling et Jean Desparmet qui volent sur monoplan et biplan Sommer, de Tournoux, pilote originaire de Saint Jean en Royans, qui vole sur aéroplane Durafour. 

 

du 5 au 10 mai 1911, première manifestation aérienne  dans le département de la Drôme sur l'hippodrome de Montélimar. Lors de cette manifestation, Roger Morin réalise le vol Montélimar-Dieulefit (Drôme), le 10 mai.

 

28 mai 1911, lors de la course Paris-Rome-Turin, le Capitaine Conneau est le premier à survoler le ciel de Valence (Drôme).

 

mai-juin 1911, participant à la course Paris-Rome-Turin, en mai-juin 1911, le pilote Manissero  pose en catastrophe son Blériot XI en pleine campagne à la ferme-école de Romanèche à Coligny (Ain). 5 juin 1911, lors de la course aérienne Paris-Rome-Turin, deux aviateurs, Legagneux et Laurens, posent leur appareil dans un pré de la commune de Corbas (Rhône)

 

de grandes fêtes d’aviation eurent lieu à Bron, du 28 mai au 6 juin 1911, à l’occasion du passage de la course aérienne Paris-Rome-Turin. Au cours de ces fêtes, Georges Legagneux, breveté pilote n°55 du 19 avril 1910, survola la ville de Lyon à plusieurs reprises. Ce dernier, lors de la Semaine d’Aviation de Lyon en mai 1910, avait semé un grand courant de sympathie parmi la population lyonnaise, car il s’était classé parmi les virtuoses de l’aéroplane. Il trouva la mort, le 6 juillet 1914, lors d’un accident au cours des fêtes aériennes de Saumur.

 

du 24 au 26 juin 1911, première manifestation aérienne dans le département de la Haute Savoie, sur le Paquier à  Annecy.

 

du 29 juillet au 7 août 1911, sur une piste de fortune à Champirol (Loire), près de Saint Etienne, exceptionnelle manifestation aérienne. « Jamais dans aucune ville de France on ne vit groupées autant de célébrités de l’air. Tous les ténors de l’aviation engagés à prix d’or seront là. C’est donc à un spectacle incomparable que la population stéphanoise sera conviée pendant dix jours », soulignait encore avec enthousiasme le journal local.

 

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du 13 au 16 juillet 1911, les Fêtes d’aviation se poursuivent sur l’aérodrome de Bron.

 

16 juillet 1911, après son vol de Bron à Bourgoin en février, Kimmerling partant de Bron se rend en ligne droite à La Mulatière, au sud de la ville de Lyon, et remonte le Rhône en traversant toute la ville, à une cinquantaine de mètres de hauteur.

 

le bugiste Louis Mouthier, sur aéroplane Borel-Morane, moteur Gnôme de 50 CV, réalise le vol de Bron à Bourg en Bresse (Ain), en suivant la voie ferrée. Il quitte le terrain de Bron, le 24 juillet, à 4 heures 05 du matin, pour se poser 35 minutes plus tard sur le terrain de manœuvres des Vennes à Bourg en Bresse (Ain).

Train, sur un monoplan de sa fabrication, vient de Saint Etienne ; Durafour, en voisin suisse, rend une visite depuis Genève.

 

du 29 au 31 juillet 1911, premier meeting d'aviation dans l'Ardèche à Tournon sur Rhône.

 

17 août 1911, un pilote militaire, d'origine savoyarde, Julien Félix, brevet militaire n°13, sur Blériot XI-2, décolle du terrain d'Ambérieu en Bugey, survole vers 2.000 mètres, le lac du Bourget, la Croix du Nivolet, une partie du Massif des Bauges, et après 1 h 35 de vol, atterrit à Saint Pierre d'Albigny, dans la Combe de Savoie, sa localité d'origine. Cette traversée constitue le premier survol de la Savoie et plus encore le premier raid aérien réalisé au-dessus des Alpes françaises. Le 5 août, sur ce même appareil, il avait battu le record d'altitude en atteignant 3.550 mètres.

 

23, 24 et 25 septembre 1911, fête aérienne à Roanne (Loire) avec Kimmerling, Obre et Mouthier.

 

1911, trois stéphanois, passionnés d'aviation fondent la Société Foeézienne d'aviation, et loue un terrain sur la commune de Bouthéon. Sur ce terrain sera créée l'Ecole Forézienne de Bouthéon Aviation dont le premier breveté sera M. Megemond et le chef- pilote Burel. Cette école fut militarisée à la veille de la Première Guerre mondiale.

 

1911, Claude Latruffe construisit et expérimenta un planeur avec son ami Jacob. En 1912, il collabora avec Jacob et Audenis à la construction, dans les hangars de Zipfel à Villeurbanne, de l’avion Audenis-Jacob.

 

1911, l'ingénieur marseillais, Charles Vallet ouvre à Passy (Haute-Savoie), dans la vallée de l'Arve, l'Ecole Internationale d'Aviation de Passy. L'industriel Schmidt, Directeur des Soieries de Faverges, apporte son soutien financier à André Houlette qui en assure l'enseignement. Une fête aérienne est donnée sur le terrain en mai 1911. L'initiative qui s'est avérée trop ambitieuse est mise rapidement en liquidation.

 

1911, André Houlette, né le 26 juin 1884 à Paris, brevet n°367 du 3 février 1911 sur avion Hanriot, ancien chef-pilote du constructeur René Hanriot à Reims, réalise le tout premier atterrissage dans un massif alpin en se posant près du Col d'Anterne, au-dessus de Passy, (Haute Savoie) à 2.300 mètres d'altitude.

 

Marius Roche, dans son excellent ouvrage « Des Ailes et des Hommes » (Les pays d'Ain à la Conquête du Ciel), nous précise :« dès le début de l'année 1912, le principe de la restructuration des activités aéronautiques de l'Ecole d'Ambérieu en Bugey est acquis. La Société aérienne de Lyon-Bron fusionne avec celle d'Ambérieu (Ecole Bressanne d'Aviation). L'une apporte ses larges possibilités financières et ses vastes débouchés, l'autre dépose dans la corbeille de mariée l'installation de son école. Reste à célébrer l'union... ! La passation des anneaux a lieu le 5 février 1912. Le couple qui prend le nom de Société de Navigation Aérienne de Lyon et du Sud-Est (Ecole Deperdussin) est présidée par le Docteur Sicard de Lyon (siège social 353 avenue de Saxe à Lyon). Les élèves seront brevetés par le Commissaire de l'Aéroclub, Monsieur Vermorel de Villefranche sur Saône. La direction sportive de l'école est confiée à René Vidart qui s'adjoint Louis Mouthier et Marius Lacrouze comme chefs-pilotes... »

 

très rapidement, des officiers et des sous-officiers de toutes armes se sont trouvés affectés comme élèves-pilotes à l'Ecole Nationale d'Aviation de Bron. Les premiers élèves sont désignés par la Direction du Génie et de la Cavalerie, mais les places sont limitées par manque de crédit. 

 

en 1912, une vaste campagne nationale, soutenue par les grands journaux nationaux de l'époque qu'étaient « Le Temps » et « Le Matin » aboutissait à la création d'un Comité National pour l'Aviation Militaire, présidé par Georges Clemenceau, qui lançait une souscription nationale. Des Comités départementaux d'Aviation, sous l'égide de la Ligue Aéronautique de France, étaient créés afin de recueillir cette souscription qui atteignait en février 1913, presque quatre millions de francs-or...Ainsi, des villes, des régions, des établissements industriels ou commerciaux, des associations souscrivent et leur nom est donné à des avions. Cet argent permettait d'équiper les escadrilles en formation dans l'aéronautique militaire, mais aussi à servir à l'édification de hangars pour abriter les aéroplanes militaires sur les terrains de manœuvres des garnisons. Ces hangars dit Type Comité National (hangar en maçonnerie de 20 x 20 mètres) adopté par l'autorité militaire devaient être implantés, dans notre région, à Bourg, Roanne, Vienne, Chambéry (Challes les Eaux), Grenoble et Montélimar. Les terrains de Bron, Ambérieu en Bugey et Saint Etienne-Bouthéon n'étaient pas concernés, du fait de l'existence d'une Ecole d'Aviation. De plus, la création d'un centre d'aviation militaire était envisagée sur ces terrains. 

 

la promulgation de la loi du 29 mars 1912 constituait l'acte de naissance de l'aéronautique militaire. Elle consacrait, non seulement, l'existence de l’aviation aux côtés des quatre armes de tradition, mais elle définissait également son fonctionnement. C'est alors qu'apparaît la notion d'escadrille :  un capitaine ayant sous ses ordres sept pilotes, neuf gradés et trente soldats. Les aéroplanes de l'armée sont baptisés « avions » en souvenir de Clément Ader.

 

en avril 1912, la Ligue nationale pour l’Aviation militaire créée le Comité de Lyon. Dans la grande salle de l’amphithéâtre de la Faculté de Médecine de Lyon, sous la Présidence de M. E. Herriot, Maire de Lyon, causeries du Sénateur Reymond et du Docteur Siraud.

 

mai 1912, à Grenoble, l'Avio-Club dauphinois et l'Aéro-Club des Alpes organisent un meeting afin de promouvoir la création d'une école d'aviation. A cette manifestation participent : Maurice Tétard, Georges Legagneux, Guillaume Busson de Pau, Henri Bille de Vienne. Le don de la municipalité de Grenoble et les sommes recueillies auprès des Dauphinois lors de la Souscription nationale financent l'achat de l'aéroplane « Ville de Grenoble » destiné à l'aéronautique militaire.

 

15 juin 1912, la Municipalité de Lyon était chargée par l'Etat Français d'une étude pour la création officielle d'un centre d'aviation militaire à Bron. Une rencontre eut lieu, le 17 juin, entre le Maire de Bron, les représentants de la Municipalité lyonnaise et le Conseil d'Administration de l'Ecole Nationale d'Aviation, afin de définir l'implantation de ce centre d'aviation. Des promesses de vente étaient engagées pour quatre hectares de terrain situés au sud-est du champ d'aviation de Bron. Ces terrains étaient cédés à l'Etat, le 20 juillet 1912, pour un prix variant de 0,50 à 0,75 francs le mètre carré. En date du 23 août 1912, le Conseil Municipal de Bron décidait à l’unanimité d’appuyer la création d'un centre d'aviation militaire sur le champ d'aviation de Bron. Une somme de 500 francs était versée par la Municipalité de Bron à titre de subvention, renouvelable chaque année.

 

20 juin 1912, à Aix les Bains, sur le terrain de Marlioz (Savoie), au cours d'un meeting, l'aviatrice Hélène Dutrieux, sur son biplan, entre en collision à l'atterrissage avec un Blériot XI et un Borel. L'aviatrice est indemne, mais les trois appareils sont endommagés.

 

23 juin 1912, un mécano de Thoissey (Ain), Monsieur Durnerin entreprend de vouloir faire décoller un monoplan, engin de sa fabrication, en demandant à un champion cycliste de la région, Marius Maziller, un jeune bourrelier de Saint-Didier-sur-Chalaronne, de faire tourner l’hélice de l’aéroplane en pédalant très fort, et ceci grâce à un ingénieux système de transmission. En fait, l’engin put s’élever de quinze mètres seulement au-dessus du sol avant de terminer sa course au fond d’un pré dans un mur de bois empilé.

 

15 juillet 1912, quatre aviateurs étaient attendus aux fêtes de l’aviation de Bourg en Bresse : Louis Mouthier, Pierre Béard, Paul Rugère et Gaston Olivares. Ce 15 juillet, la chaleur est caniculaire et cause des dégâts à la voilure en bois du biplan Sommer d’Olivares Il décide néanmoins de décoller et de voler au-dessus de la ville. Soudain son avion s’incline puis dans une chute verticale s’abat vers le sol, à quelques mètres de la route de l’orphelinat de Seillon (Ain). Le corps disloqué du pilote est retiré des débris de l’avion.

 

à l'automne 1912, le Lieutenant-Colonel Estienne, Commandant le 3ème Groupe aéronautique au sein du 14ème Corps d'Armée, installe son Etat-Major au Fort La Mothe (NDLR: de nos jours Caserne Sergent Blandan) à Lyon. De ce Groupe aéronautique dépend : 31ème Section d'aéronautique sous les ordres du Lieutenant Le Bleu ; 7ème Compagnie d'aéronautique commandée par le Capitaine Legardeur avec pour adjoints les lieutenants Chabert et Mouchard ; une Compagnie de volontaires du Génie destinée à l'aviation. A Bron, les personnels militaires procèdent à l'installation de six hangars d'aviation (appelé couramment « béconard »), approximativement à l'emplacement de l'actuel «hangar G», et la troupe prend ses casernements dans le Fort de Bron.

 

21, 22, 23 septembre 1912, à Roanne (Loire), fête d'aviation avec Roland Garros, Audemars et Raoul Garros. Une souscription locale permit d'acheter un aéroplane baptisé 'Ville de Roanne'.

 

26 septembre 1912, Charles Voisin, en revenant du meeting de Roanne, trouve la mort au volant de la voiture Hispano-Suiza de Raymonde Deroche, son amie, lors d'un accident de la route près de Belleville sur Saône.   

 

15 octobre 1912, à 15 heures, sur le terrain de Bron, le Lieutenant-Colonel Estienne, commandant le 3ème Groupe Aéronautique de Lyon, passe en revue, pour la première fois, les personnels du Centre d’Aviation de Bron qui sont présentés par le Capitaine Carlin, Commandant du Centre. Sont présents : Lieutenants Benoit chef-pilote, Mercier, Rey, Fuzier, Mendès, des Hautschamps, Villa, et Gabriel ; Lieutenants Chabert et Mouchard attachés au Centre ; le Lieutenant Willermoz, victime d’un récent accident à Pau est en civil.

 

15 octobre 1912, Chabert et Chaix, deux mécaniciens de Romans, font voler une avionnette sur le terrain de manœuvres des Bérauds à Romans (Drôme).

 

27 décembre 1912, sur le terrain de Bron, Albert Crayssac procède à l’expérimentation du moteur rotatif ‘Cyclone’ qui aurait été construit dans les ateliers de La Buire-Automobiles. Ce moteur fut monté sur un monoplan Borel, piloté par Géo Chemet.

 

1912, Benoist Dufour, qui dirige à Villeurbanne un atelier de constructions mécaniques, procède à l'essai des aéroplanes qu'il construit sur les terrains communaux à Loyettes (Ain)les 

 

au sein de la 31ème Section d'aéronautique, deux escadrilles furent créées au printemps 1913 :  escadrille HF 19 (sur avion Henri Farman) sous le commandement du Capitaine Voisin ; escadrille MF 20 (sur avion Maurice Farman) sous les ordres du Capitaine Gignoux.

A chaque avion était affecté un tracteur transportant le mécanicien, le carburant, l'outillage et les pièces de rechange nécessaires pour permettre le maintien de l’appareil en bon état de marche. Une voiture légère et un motocycliste assuraient la liaison de l'escadrille avec les unités qui utilisaient ces services. L'escadrille disposait, en outre, d'une section de parc composée de trois tracteurs, d'un camion-atelier et de deux motocyclistes.

Suite à la souscription nationale, voici quelques noms donnés aux avions qui équipent l'escadrille HF 19 à Bron : Ville de Vichy, avion Henri Farman n°85, donateur: Etablissement thermal de Vichy.; Ville de Saint Galmier, avion Henri Farman n°86, donateur : Etablissement thermal de Saint Galmier ; Vercingétorix, avion Henri Farman n°87, donateur : Journal «Le Moniteur du Puy de Dôme» ; Le Gaulois, avion Henri Farman n°88, donateur : Société Bergougnan ; Jeanne d'Arc, avion Henri Farman n°89, donateur : Journal «Le Nouvelliste de Lyon» ; Lyon-Soieries, avion Henri Farman n°90, donateur : La Soierie Lyonnaise ; La Savoie, avion Henri Farman n°91, donateur : Département de la Savoie ; Ville de Dijon, avion Henri Farman n° 92, donateur : Ligue aéronautique de Bourgogne ; Dentelles du Puy, avion S.E.L.A, donateur : Arrondissement du Puy (incroyable, les gens de Haute Loire paient pour avoir un avion militaire au nom de la dentelle du Puy. C’est comme si en 2015 on demandait aux Français d'aller voir un spectacle pour payer un Rafale portant le nom de la lentille du Puy) ;

Zénith, avion Morane 9, donateur : Etablissement Rochet-Schneider de Lyon ; Ville de Grenoble : donateur : Ville de Grenoble ; Ville de Roanne : donateur : Ville de Roanne.

 

1913, l’aviateur genevois Durafour, venant d’Ambérieu et se dirigeant sur Lyon, se voit contraint, par suite du mauvais fonctionnement de son appareil, d’atterrir près des fermes de La Valbonne, près de Méximieux (Ain).

 

juin 1913, le lieutenant Bouchard qui fait partie d’une escadrille de quatre avions qui a décollé de Bron pour rejoindre le terrain de Mourmelon se voit contraint d’atterrir à proximité du château de La Goutte, près de Montanay (Ain). Le lieutenant, qui est accompagné d’un sapeur, voit son appareil prendre feu.

 

juin 1913, par suite d’une panne de moteur, le lieutenant Gignoux de l’aérodrome de Bron, accompagné d’un mécanicien, se voit obligé d’atterrir à Saint Olive (Ain).

 

août 1913,  un Dorand Do-1 fait un atterrissage mouvementé à Persanges-Savigny (Rhône).

 

30 août 1913, la veille du départ, une foule considérable a accouru aux abords du terrain d’aviation de Bron pour découvrir les escadrilles du Centre aéronautique de Bron qui vont participer aux grandes manœuvres de l’Armée qui doivent se dérouler du 11 au 17 septembre dans les régions du Sud-Ouest de la France.

 

6 septembre 1913, alors qu'il survole le champ d'aviation de Bron (Rhône), l'appareil de Georges Chomienne part en vrille et s'écrase au sol devant les hangars. Il s'agit du premier accident aérien mortel à Bron.  Georges Chomienne, fils d'un industriel de Lorette (Loire), a fait ses études au Lycée Ampère de Lyon. Conquit par l'aviation, il est élève de Lacrouze à l'Ecole d'Aviation d'Ambérieu en Bugey. A l'âge de 19 ans, il est breveté pilote n°1169 en date du 6 décembre 1912. 

 

16 octobre 1913, la 'station d'atterrissage' de Challes les Eaux (Savoie) est inaugurée.

 

9 novembre 1913, inauguration de la station d'atterrissage de Vienne-Reventin (Isère). 

 

18 novembre 1913, l'aéroplane Farman, baptisé 'Ville de Dijon', piloté par le Maréchal des Logis Clément, détaché au Camp d'aviation de Bron, est le premier a avoir volé dans la Vallée de Chamonix (Haute-Savoie) après s'être posé à Megève. Tout laisse à croire que le constructeur d'aéroplane Farman est à l'origine de ce vol, puisqu'il possède une résidence à Chamonix.

 

21 novembre 1913, la presse lyonnaise se fait l’écho d’un événement aéronautique : le Maréchal des Logis Pelletier–Doisy, appartenant à l’escadrille HF 19, équipée d’avions Henri Farman 20, du Centre d’Aviation de Bron, vient de réaliser un exploit. Après avoir décollé par un vent violent, le pilote monte à une altitude d’environ 800 mètres, coupe le moteur de son appareil, cabre celui-ci, et se laisse déporter à reculons sur 6 kilomètres… ! C’était le premier exploit aérien d’un futur grand pilote français, Georges Pelletier-Doisy a été breveté pilote à l'Ecole nationale d'Aviation de Bron.

           

novembre 1913, en vue de réorganiser les structures de l'aéronautique militaire, il est envisagé de supprimer le 3ème Groupe Aéronautique de Bron  au profit du 2ème Groupe installé à Dijon. Le projet de départ des escadrilles de Bron, pour cette nouvelle affectation, provoqua des lettres de protestation, auprès du Gouvernement, de la part des personnalités lyonnaises, voire même une interpellation au Sénat, le 27 janvier 1914, de la part d'Edouard Herriot.

 

le Raymond de Montgolfier n°3, le troisième appareil de ce constructeur vola à Bron, fin 1913, atteignant une vitesse de 110 kilomètres/heure.

 

au cours de l'année 1913, suite aux décisions ministérielles de ne former des pilotes militaires que dans des centres militaires, les élèves-pilotes sont retirés  progressivement de l'école. 

 

Paul Gignoux, élève-ingénieur à l’Ecole Centrale de Lyon, construisit, en 1913, un planeur qui fut essayé sur les hauteurs de Fourvière. Cette même année, son frère, pilote militaire à Bron, lui donne le baptême de l’air.

 

au cours de l'année 1913, suite aux décisions ministérielles de ne former des pilotes militaires que dans des centres militaires, les élèves-pilotes sont retirés  progressivement de l'école. 

 

certains pilotes confirmés s'enhardissent à des vols de distance :

Eugène Gilbert effectue, le 4 avril 1913, sans escale, le parcours Lyon-Paris. En franchissant les 400 kilomètres en 3 h 10, il réalisait une vitesse commerciale de 126, 5 km/h. Il battait ainsi le record du monde de vitesse en ligne droite et de ville à ville. Il battait le chemin de fer, quant à la vitesse, mais il l'avait battu aussi quant au prix. Ayant consommé 60 litres d'essence et 5 litres d'huile, la dépense est moindre que le prix du voyage en 3ème classe ;

le 30 avril, Jules Védrines et cinq autres concurrents, dont Gilbert, dans le cadre de la Coupe Pommery, souhaitent relier Bron à Edimbourg. Védrines sur monoplan Morane-Saulnier, décolla de Bron à 4 h 37, il fit escale à Nevers et à Villacoublay, mais un violent orage l'obligea à se poser à l'aérodrome de Bois-Carny, près de Rouen. Maurice Guillaux, sur monoplan Clément-Bayard, fut le vainqueur de la 5ème Coupe Pommery. ;

Pierre Daucourt, pour prouver les avantages considérables de l'aéroplane et de sa supériorité incontestable sur les autres modes de locomotion, réalisait le 25 mai 1913, une liaison de Paris à Marseille. A bord d'un monoplan Borel, Daucourt quittait la région parisienne à 6 h 45, fait une escale pour ravitailler en essence à Dijon, à midi, il atterrissait à Bron et déposait un paquet de journaux parisiens. Un peu après 19 heures, il atterrissait au Parc Borely à Marseille, apportant les journaux de Paris aux Marseillais qui, d'ordinaire, ne les lisaient qu'avec vingt-quatre heures de retard.

 

1913, deux inventeurs, modestes ouvriers lyonnais, originaires du quartier de Montchat à Lyon, Messieurs Brun et Martin procèdent3, sur les terrains communaux de Loyettes (Ain), à des essais de leur monoplan d’un type nouveau.

 

5 février 1914, Louis Plantier, accompagné de son fidèle mécanicien Aimé Trigon, pose son biplan Farman sur les pavés du bas-port du Rhône, face à l'actuel hôpital Saint Luc à Lyon.

 

10 février 1914, création de la Commission pour le maintien de l’aviation militaire à Lyon, son siège se situe à l’Union Automobile, rue Alphonse Fochier à Lyon. Elle est présidée par les personnalités politiques lyonnaises, le monde universitaire, médical, industriel et commercial y est représenté. Elle a pour but d’étudier et de proposer les meilleures conditions du maintien de l’aviation militaire à Bron : prix de location de l’aérodrome et éventuel rachat par l’Etat de l’Ecole nationale d’Aviation de Bron, etc…

           

11 février 1914, le pilote genevois Agénor Parmelin, sur aéroplane Deperdussin, est le premier à survoler le Mont Blanc à bord d'un aéroplane et de relier Genève à Aoste. Après avoir décollé du terrain de Collex-Bossy (Suisse), le pilote survole la vallée de l'Arve et traverse la chaîne des Alpes entre le sommet du Mont Blanc et le Mont Blanc de Courmayeur à l'altitude de 5.540 mètres. Agénor Parmelin après un vol de 1 h 28 se pose à proximité d'Aoste (Italie).

 

22 février 1914, une violente bourrasque de vent détruisit les six hangars en toile, ainsi que les treize avions qu'ils abritaient (les dégâts furent estimés à 300.000 francs-or...). En mars, les appareils restants quittèrent Bron pour les terrains de Dijon et de Toul.

 

février 1914, Louis Plantier, accompagné de son fidèle mécanicien Aimé Trigon, pose son biplan Farman sur les pavés du  bas-port du Rhône, face à l'actuel hôpital Saint Luc à Lyon.

 

l'activité de l'Ecole Nationale d'Aviation  de Bron prendra fin au début de l'année 1914.l

 

1er mars 1914, les frères Pierre et Gabriel Wroblewski, dit Salvez, trouvent la mort dans la chute de leur appareil, en bordure du terrain d’aviation d'Ambérieu en Bugey (Ain), lors des essais d’un avion de combat de leur conception.

 

2 avril 1914, concourant pour le Rallye Aérien de Monaco, Roland Garros fait escale à Bron. Il est reparti pour Marseille, mais il fut contraint d'atterrir à Orange, où il endommagea assez sérieusement son appareil pour être dans l’obligation d’interrompre son voyage.

 

l'activité de l'Ecole Nationale d'Aviation  de Bron prendra fin au début de l'année 1914.

 

mai 1914, l’appareil du capitaine Paul Bousquet, à la suite d’une avarie de moteur, est obligé d’atterrir au hameau des Pouilleux, sur la commune de Reyrieux (Ain).

 

mai 1914, à l'hippodrome Bachelard de Monval à Grenoble, une nouvelle fête aérienne avec Jean Bielovucic et Eugène Gilbert qui vient de réaliser un Tour de France aérien.

 

à la fin du mois de juillet 1914, Charles Audenis, aviateur lyonnais, décolle de Bron à bord de son biplan. Il survole le lac du Bourget, Annecy, La Roche sur Foron, Bonneville, Cluses et Sallanches, pour venir se poser sur le terrain de Passy. Au retour, il fait escale à Challes les Eaux.

 

août 1914, débuta la Première Guerre mondiale. Ainsi se terminait le premier épisode de l'aviation à Bron.

 

 


27/10/2020
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